Il y a plusieurs années, Douglas Harding donna un atelier de travail en Irlande. Pendant une pause, un ami lui parla.
« Douglas, vous avez plus de quatre vingt ans et vous n’arrêtez pas de voyager à travers le monde. Cela ne semble pas vous fatiguer ! »
Douglas répondit : « C’est parce que je ne vais nulle part ! » R.L. UK
Dans l’atelier de travail, il y avait un homme à ma droite qui dit plusieurs fois combien il trouvait significatif de sentir qu’il était immobile tandis que c’était la scène qui bougeait. Il m’a vraiment touché… J’ai alors demandé aux participants de faire l’expérience où on fait tourner le monde – nous l’avons fait pendant dix à quinze minutes. C’était une expérience très forte pour beaucoup d’entre nous. Combien simple et accessible est cette vision sans tête et combien facile à la partager. Après la soirée du vendredi, l’un des participants est rentré chez lui et il a montré cette expérience à son épouse. R.L. UK
J’étais un des participants qui ont fait tournoyer le monde pendant dix à quinze minutes. C’était pour tout le monde présent, y inclus moi-même, une expérience très forte. Ce qui m’a étonné, c’est qu’en dépit d’avoir fait l’exercice pendent si longtemps, je n’avais pas la tête qui tournait. Le corps/esprit avait perdu sa domination sur ce à partir d’où je regarde. C’est arrivé plusieurs fois, en faisant les expériences, et cela m’a littéralement ramené chez moi. G. USA
J’habite à Amsterdam. J’ai découvert la voie sans tête lors d’un atelier de travail qui a duré deux jours, à Nice, dans le Sud de la France. L’atelier avait été donné par Douglas Harding, il y a maintenant trois ans. L’exercice ‘Désigner du doigt’ m’a littéralement coupé la tête et l’expérience ‘Les yeux fermés’ m’en a libéré définitivement. Je n’avais rien attendu de particulier de ce séminaire. Le nom de Douglas Harding m’était familier : j’avais lu quelque chose lui concernant dans le livre de Colin Wilson, Beyond the Occult. Wilson y cite le fameux passage du début du livre Vivre Sans Tête en disant que tout cela est fort bien, mais que ce n’est sans doute pas plus que la vacuité et la simplicité ressenties par les vaches dans les prés ! Eh bien, je pensais que j’allais peut-être assisté à une bonne lecture sur le Bouddhisme Zen. Je ne m’attendais pas du tout à être décapité d’une telle manière. Il était difficile de ne pas éclater de rire durant la bonne partie du séminaire. Cette nuit-là, et toutes les autres nuits pendant les trois semaines suivantes, je trouvais cette façon de regarder vers l’intérieur – de prendre conscience de soi – si intéressante et absorbante, si parfaite et complète, que dormir me paraissait une absurdité. Allongé, je restais éveillé pendant des heures – voyant et réalisant le sens de ce que j’avais découvert.
Depuis lors, voir est devenu moins intense mais constant. Cela a pris quelque temps avant de m’assurer que c’était le monde qui bougeait, mais pas moi. Maintenant c’est toute une aventure de faire du vélo dans cette belle ville et de voir, sans le moindre doute, que c’est Amsterdam qui s’envole pendant que ‘je’ suis ce qui reste immobile et tranquille. C’est un spectacle dont je ne me lasserai jamais que de voir les objets proches, comme la route filant sous mes pieds, et les choses distantes, comme les bâtiments et les arbres flottant gracieusement par mes côtés. C’est sûrement devenu mon exercice favori. J.R. Pays-Bas
On a fait le test où, tout en pointant le doigt vers soi-même, on tourne autour de son propre axe. Cela m’a rappelé une expérience aikido (un art martial). Je pratique l’aikido deux à trois fois par semaine. A certains moments de la pratique, j’éprouvais deux types de difficulté : l’une était que, quand je m’entrainais avec d’autres personnes, je me sentais envahi par une espèce de peur lors d’une attaque par quelqu’un d’autre. Cela rendait mon corps raide et tendu, ce qui empêchait une bonne exécution de la technique. Une autre difficulté était que j’avais parfois la tête qui tournait, à cause de tous ces mouvements et culbutes autour. Ces problèmes ont disparu comme de la fumée quand je me rappelais que j’étais le Vide. Si quelqu’un m’attaquait, je me sentais détendu, car qui était là pour se faire attaquer ? Quand je faisais une chute, je ne sentais plus la tête qui tournait, parce qu’il n’y avait personne, ici, avec une tête qui tournait. Au lieu de cela, il y avait juste cette immobilité dans laquelle le monde tournait, pas moi. M. Belgique
Sur le chemin de retour, je conduis ma camionnette dans les rues de la ville et aux alentours, en me concentrant sur le trafic et sur les lumières de signalisation. Puis, je bifurques pour rentrer dans la tranquillité de l’autoroute. Il n’y a pas d’illumination à cette heure de la nuit et il n’y a pas beaucoup de trafic ; je poursuis tranquillement ma route et regarde les lignes blanches au sol arriver et s’en aller, entrer et sortir de la zone illuminée par mes phares.
Rien n’arrive du sens contraire. Ou, si, peut-être – mais je suis concentré sur la partie noire juste en face du rayon de mes phares. Mon esprit se trouve en mode ‘pilote automatique’. La douce lumière verte de mon tableau de bord m’apaise les yeux, illumine mes mains sur le volant et laisse le restant du véhicule, comme une tache noire de velours, en arrière.
Conduire ainsi sur une route relativement droite ne demande pas beaucoup de mouvements et me permet de me détendre, ce qui, à la longue, me laisse avec l’attention uniquement sur les mains, me donnant la sensation de n’en pas faire partie ou d’en être dissocié. Peut-être sont-elles à quelqu’un d’autre !
Cette tranquillité en moi-même fait contraste avec la vitesse hypnotique de la route, se précipitant dans la mare de lumière qui est devant, floue, fluide, autour de la camionnette et passant sur les côtés. Je ne sens pas mon corps, juste mes mains. Il n’y a que ‘moi’. Regardant dehors. Comme voyant le monde à travers une fenêtre ayant trois dimensions, protégé de l’environnement extérieur. Tierce partie. Je suis l’Immobilité, mon attention se dirige vers l’extérieur.
Voilà… c’est une tentative pour décrire une expérience particulière que j’associe à ‘la vision sans tête’. I.K. UK
Balancer
Balancer c’est gai
Balancer c’est léger
Balancer en haut
Balancer en bas
Balancer très haut
Mais jamais moi.
Rosemary, âgée de 7 ans
En faisant mon jogging ce matin, à un moment donné j’ai décidé de marcher à reculons pour voir le beau lever du soleil sur les Alpines. Et tout à coup, surprise ( bon – peut-être pas pour vous qui, depuis longtemps, êtes habitués à ‘voir’, mais pour moi !), j’ai réalisé comment la route sortait de moi en flottant, comment l’espace, ici, donnait naissance aux collines, là-bas, aux montagnes, au soleil… Comme cet espace est créatif, comment, comment… SURPRENANT ! S.C. Allemagne
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