Une des objections à la vision sans tête que l’on entend souvent est :
« Il est vrai, je ne vois pas ma tête, mais je peux la toucher ; j’ai donc bien une tête, ici ! »
Ensemble, examinons cela, non pas avec des mots, mais au moyen de l’expérience directe.
Quand je touche ma ‘tête’, je vois mes doigts disparaître, suivis par l’expérience de sensations du toucher.
A présent, touchez votre ‘tête’. Que sentez-vous ?
Est-ce que vos sensations ont lieu sur la surface de votre tête – les têtes sont solides, coloriées ; elles sont des choses ayant une forme – ou sentez-vous vos sensations dans votre espace conscient ?
Pour moi, elles se situent dans mon espace conscient.
Voici ce que Douglas Harding dit à ce sujet :
« Et s’il me semble que tout cela est très visuel, que je sens qu’il y a bel et bien un truc solide, ici, qui remplit le vide apparent au centre de mon monde, pourquoi est-ce que je commence à le frapper, alors, à le pincer et à le bourrer de coups ? Uniquement pour découvrir qu’il ne correspond pas du tout à quelque chose, encore moins à une chose rose et blanche, avec des poils, qui est opaque et en un seul morceau. Au lieu de cela, je trouve une succession de sensations du toucher, pas plus substantielles que les sons, les odeurs, les goûts etc., qui aussi apparaissent et disparaissent dans le même espace. (du livre Vivre Sans Tête)
J’ai, bien sûr, appris qu’une sensation particulière se manifeste pour d’autres (ou pour moi-même si je me regarde dans le miroir) comme, disons, la présence d’une bouche ou d’une oreille et ainsi de suite. Et, bien entendu, il est vital de le savoir. Cela signifie que je comprends qu’il y a une corrélation directe entre ce que je sens, ici, et mon apparence, là-bas. Sans cette compréhension, je ne pourrais fonctionner dans la société. Mais, aussi vital que cela puisse être pour vivre dans le monde, sa compréhension ne me transforme pas en une chose, ici au centre, séparée de toute autre chose. »
Nous ne revêtons pas seulement l’apparence de ce que nous voyons et entendons, mais nous revêtons également la texture de tout ce que nous touchons – comme nous pouvons le constater en faisant cette brève expérience :
Tendez votre index et touchez n’importe quel objet ou surface à votre portée. Cela peut être une chaise, le tapis, peu importe.
Après avoir contemplé quelques expériences du toucher sur le site web, j’ai fait une petite découverte qui pourrait vous intéresser…
Si je frotte mes mains l’une contre l’autre, je trouve que je suis tous mes doigts et mes pouces. Si, au contraire, je ferme les yeux et que tranquillement j’explore ma main gauche avec la droite – caressant les doigts, explorant les espaces entre, touchant les ongles des doigts, ma bague – je sens que ma main gauche prend une forme solide tandis que la droite s’efface complètement ! Ce qui est surprenant, c’est que si j’explore ma main droite avec la gauche, je sens que c’est alors la main gauche qui disparaît en faveur de la droite.
Pas seulement sans tête, maintenant j’ai aussi perdu une main – mais je sais laquelle. Je me demande si un jour je me perdrai complètement ?
En ces jours de beaucoup de frottement de mains, c’est un bon rappel de ma vraie nature ; je peux le pratiquer n’importe où sans jamais éveiller les soupçons ! Mark
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